-
Premier entretien, le 16 mars 1999
Je souhaiterais commencer par tâcher de préciser ce que veut dire pour moi, mais aussi pour beaucoup d’autres, je crois, en tout cas pour Sabbe - là je suis tranquille, le mot musique, le mot interprétation (ce sont des mots qui reviennent très souvent dans le questionnaire), le mot improvisation et le mot éthique.
Quand je dit pour moi, je veux dire qu’en tous cas du niveau musical, j’ai l’impression que le mot musique est employé pour le phénomène sonore - je (...)
-
I.S. C’est pas rien ta comparaison puisque pour Lévi-Strauss le cru et le cuit c’est la nature et la culture, le sauvage et le civilisé...
Bien entendu, on est là à un changement de dimension, bien que l’on sache très bien qu’un certain nombre de primates mettent du sel dans leur pomme de terre dorénavant, qu’ils ont certains types de tiges de différentes dimensions pour aller chercher des fourmis et que moi j’ai vu à la télévision - et mon ami Thinès a dit ce n’est pas possible, je n’ai jamais vu cela (...)
-
Question 23 Le mot thérapie me dérange... il se passe quelque chose qui provoque une modification... Il y a d’autres formes de thérapies qui provoquent des modifications... le mot thérapie est très violent...
On l’a pris comme cela, c’était une question provok...
Question 24 ; Question 25 ; Question 26 ; Question 27 ; Question 28 On en a parlé...
Question 29 Oui, ne menant nulle part et pourtant...
Donc on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de mener quelque part mais ce quelque part est en divorce (...)
-
I.S. Mais là c’est une tentative de composition sans écriture...
D’abord il y a l’écriture de la souris sur le logiciel donc il y a écriture. Au niveau où il y a choix de certains sons virtuels, c’est aussi une forme d’écriture...
D.D. Oui si on étend le mot écriture alors là...
I.S. A ce moment là il y a de nouveau la dislocation...
D.D. Oui et qui existe au niveau de la musique électroacoustique ce n’est même pas une élimination de l’interprète, c’est un déplacement de l’interprète d’un côté au (...)
-
C’est une position à laquelle je peux difficilement adhérer. Il est évident que la position d’un Israël est tout aussi... il voit tout par rapport aux deux hémisphères etc. Mais ici, est-ce que cela flotte derrière ? C’est à dire que l’on est tout le temps en train d’en parler et qu’il vaut mieux le faire sans dire c’est le robinet gauche et c’est le robinet droit. C’est cela que je dirai c’est que comme c’est quelque que chose qui est une mesure électro-machin chose... ce n’est pas dénué d’intérêt mais si (...)
-
Question 11 Je crois que l’on en a déjà parlé... cela induit un comportement autre face au monde donc automatiquement par voie de conséquence...
Mais ce comportement leur est arrivé mais ils n’ont pas eu de règles dans ce comportement, on ne leur a pas dit comment il fallait se modifier pour être mieux. Donc il n’y a pas de morale dans cette histoire là, il y a modification d’un comportement ; c’est à l’entourage de savoir si l’entourage est plus malheureux ou plus heureux, si c’est au bénéfice du bon (...)
-
Alors où seront les lieux de créativité dans lesquels personne n’a à juger, les lieux de comportement où le moindre jugement est une "aberrance" par évidence ? Et où seront les lieux où il n’y a pas une démission collective en disant on ne sait plus ce qui est bon, ce qui est mauvais ? Et là il me semble qu’au niveau des enseignants c’est très intéressant. Que cette femme puisse se rendre compte... parce qu’à la limite elle mettrait en doute son solfège tellement elle est captivée par voir ce qu’il font ! (...)
-
Donc le mot improvisation, revient alors au niveau du dictionnaire au fait de devoir préparer un repas avec ce que l’on a... alors que ce n’était pas prévu et on fait avec... Et on fait de l’inattendu, parce que l’on avait pas du tout prévu de faire de repas et de faire ce type de cuisine.
C’est tout à fait contraire au mot improvisation des musiciens parce que là au contraire c’est "codé à mort", que cela soit la musique de l’Inde on sait très bien à quel moment il va se permettre de faire quelque (...)
-
I.S. Non mais ce qui est intéressant c’est que effectivement à l’heure actuelle quand on dit on fait de la science, c’est le gros défaut, c’est que cela a l’air de donner la garantie que cela va être transportable sans réinvention... corps et bien. C’est donc le problème des sciences humaines qui est en question, si c’est cela les sciences humaines...
Ce problème des sciences humaines c’est le problème également de la transmission, des médias... les gens se précipitent sur tout nouveau morceau de sucre (...)
-
Bien entendu. Mais actuellement ce qui reste de Lacan se sont des exploitations lacaniennes comme par exemple chez les musico-thérapeutes, pour faire de l’argent, pour vivre... c’est tout. Oui mais cela a marché...
Oui cela a marché mais les retombées de Freud aussi cela a marché.
Question 64 Bon, James de nouveau : le passé n’a pas de poids, il est ce qu’il est, il ne peut pas être autre...
Il ne me semble pas que le passé ait un poids, pour moi le passé est une sorte de grand sac que l’on tire (...)
-
Les oeuvres sont significatives d’une certaine mise en ordre, de pouvoir, de place dans une société de tel type mais elles sont également révélatrices de pulsions plus primitives, désirs de communication, de toutes sortes de pulsions que l’on ne peut pas définir autrement qu’en disant "pulsion". Ces pulsions font partie de l’espèce, elles n’ont pas disparu et donc l’œuvre va se poursuivre mais avec une autre notion de circulation, une autre notion d’œuvre surtout à partir du moment où tout le monde peut (...)
-
Question 36 Oui, oui la réponse est claire.
C’est le gros problème des Droits de l’Homme, le problème de forme de pensée de l’espèce mais qui ne serait pas au niveau de la nature de cette espèce.
C’est une espèce sans nature, donc sans direction et sans responsabilité bien entendu parce que si elle devient éthique ce n’est pas parce qu’elle est responsable de sa morale, elle n’a aucune... elle est toujours absoute.
Alors c’est là où je retrouve chez James avec plaisir que le passé est ce qu’il est et (...)
-
On peut ne pas le faire ; si on le fait, on ne peut pas l’abîmer. Et je pense que sa robustesse tient à ce que, une fois que l’on est sorti de là, on ne peut pas le détricoter.
D.D. Mais je me rappelle qu’une fois tu racontais qu’une des difficultés que tu as eu avec une animatrice, c’était que trouver des gens pour appliquer les règles cela se trouve mais que de trouver des gens capables d’improviser avec les règles, cela c’est plus difficile. L’exemple que tu prenais à l’époque c’était : la règle est (...)
-
Là encore c’est une question qui me gêne parce qu’elle fait partie de ce groupe de questions qui ont un sens au niveau où on veut maîtriser par la parole, où la parole ou une réponse langagière permette ne fut-ce que saisir la pensée de l’autre, ou que cela fasse sens. Si je fais cocorico cela n’a pas de sens dans la conversation, cela peut avoir du sens ailleurs. Mais ici c’est un certain nombre de questions qui sous-entendent qu’il y aura une réponse claire à une fausse question. Mais qui était bonne (...)
-
En ce sens que le pourquoi du dispositif sort du terrain où il est apparu, rendu possible... en tous cas rendu possible parce qu’il est là dans ces différentes facettes suivant que les enfants changent etc. Mais également parce qu’on le prend en compte, ce qui aussi était impossible précédemment, donc il y a une double chose : il est apparu et on l’a pris en compte. Et pour qu’il soit apparu il y a ma double naïveté : le fait que je n’ai pas fait d’études et le fait que je suis très imprudent dans les (...)
-
Mais on aurait envie de répondre : il va où l’enfant était fait pour aller, il va là où les êtres étaient fait pour aller puisqu’on ne peut pas ne pas aller quelque part. Mais il n’est pas fait pour que ceux qui l’on conçu souhaitent qu’ils aillent. Là on se trouve très bien... je crois qu’on ne pouvait pas le concevoir par un projet autre que très naïf ; et alors la découverte sur le terrain, et la découverte par des gens de différentes disciplines qu’il y avait autre chose effectivement que ce qui nous (...)
-
Thierry avait fait un jour un exposé sur les ateliers dans un centre pour enfants handicapés que j’avais énormément aimé, ce qu’il avait dit m’avait fort frappé et je lui avais demandé de le corriger afin de pouvoir le diffuser à d’autres. Il ne l’a pas fait, peut-être par manque de temps, ou peut-être parce que ce qu’il avait exposé là était... peut-être trop clair : il disait que l’atelier était un endroit où on passait de l’autre côté du miroir. Et que de l’autre côté du miroir les règles n’étaient plus les (...)