Méthode Thys

HT14

Alors où seront les lieux de créativité dans lesquels personne n’a à juger, les lieux de comportement où le moindre jugement est une "aberrance" par évidence ? Et où seront les lieux où il n’y a pas une démission collective en disant on ne sait plus ce qui est bon, ce qui est mauvais ? Et là il me semble qu’au niveau des enseignants c’est très intéressant. Que cette femme puisse se rendre compte... parce qu’à la limite elle mettrait en doute son solfège tellement elle est captivée par voir ce qu’il font ! Ne tombons pas dans une autre sorte de comportement...

Donc là il y a à mon avis une mise au point de l’enseignement au niveau des autorités qui s’aperçoivent comme Meirieu que la permissivité ne mène à rien mais que le savoir sur lequel on se base à cent pour-cent ne mène pas mieux. Alors, est-ce que c’est un peu simpliste de ma part de dire mais ne mélangez pas les deux, mais laissez à chacun exercer son apprentissage dans des choses qui ne se discutent pas sauf... bon, si l’apprentissage est que pour lui c’est le feu rouge qui est vert, et le vert qui est rouge, il y a toutes les chances qu’il ne vivra pas très longtemps et qu’il assassinera son petit ami ou sa petite amie. Par contre dans une autre dimension, c’est exactement le contraire qui arrive c’est de l’assassinat etc.

I.S. Tu as vu dans Lapoujade, la définition que James donne de la convention ? Parce que lui il trouve que les conventions sont des inventions extraordinaires, collectives, c’est ce sur quoi on peut s’appuyer pour faire des choses dont on ne serait pas capable sinon... Et effectivement on ne pourrait pas rouler en voiture si il n’y avait pas de feux rouge...

Effectivement, c’est l’évidence même, c’est absolument fascinant,

tout le monde vit en faisant confiance sur des choses que l’on ne peut absolument pas prouver. Ou bien on a tort de faire confiance et alors on ne peut absolument plus vivre, ce qui prouve bien que l’on a raison de faire confiance au niveau d’une croyance.

Ce qui est un peu affolant chez James c’est que... c’est presque le New Age, c’est presque une sorte de... d’arriver à un terrain où justement tout ce que l’on avait mis dans les religions pour plus tard, il dit votre plus tard mais c’est maintenant, c’est maintenant que l’on peut être croyant, c’est maintenant que l’on peut y croire. Quand au fond le besoin d’y croire a toujours été viscéral aux yeux de l’être humain, qui ont toujours remis cela à plus tard... Où va-t-on si c’est pour maintenant ?

C’est assez curieux. Et là je pense que les enfants peuvent nous apprendre beaucoup de choses parce que pour eux c’est maintenant. Plus tard est maintenant, il n’y a pas de plus tard.

D’ailleurs un enfant jusqu’à cinq, six ans ne peut pas parler de ses rêves parce qu’il ne fait pas la différence... c’est très curieux, et il y a des tas de choses... c’est surprenant ce qu’un enfant avant l’âge de six ans ne discerne pas qui pour nous sont des évidences.

Ce qu’il y a avec le sens du temps c’est que cela vient facilement avec "encore, trois fois dormir", cela ils comprennent...

Oui, c’est cela, le sens du temps, le sens de la mort... il y a encore autre chose que j’ai découvert récemment, avant neuf, dix ans comment est-ce possible, j’avais cru que c’était beaucoup plus tôt, ils ne sont pas capables de faire...

Donc il est évident que l’on a affaire à un autre nous-mêmes qui n’est pas muni de tout ce qui nous a pesé... cela c’est clair, c’est clair.

Alors ne dit-on pas que... on peut tout de même espérer qu’ils ont des choses à nous apprendre sur nous, c’est à dire que ce n’est pas sur eux que l’on apprend quelque chose, c’est sur nous...