Méthode Thys

Isabelle Stengers


  •   IS01

    Isabelle Stengers – premier entretien , le 10 mars 1999
    Question A Bien, je n’ai vu le dispositif qu’en vidéo comme la plupart.
    Et l’une des choses qui m’a intéressée dès le départ c’est la différence entre les images montrant les enfants la première fois, tout gênés, se demandant ce qu’ils peuvent faire, parfois ne bougeant pas, produisant des signes complètement caricaturaux souvent, c’est à dire que le premier qui fait un son les autres se bouchent les oreilles de la manière la plus visible et (...)
  •   IS02

    Question D
    Pour "le Jeu de la Partie et du Tout" j’y connais encore moins puisque je n’ai vu que deux ou trois choses... C’est effectivement une expérimentation différente, c’est une expérimentation qui a besoin de beaucoup plus de temps pour voir si elle mène à quelque chose que l’on pourrait dire être une réussite ; si jamais cela réussit c’est important.
    Donc pour moi, cela vaut tout à fait le coup d’expérimenter parce que si jamais on se rend compte que sans les mises en scène de savoir lire, de (...)
  •   IS03

    Ensuite, pour moi, il y a une corrélation entre les Question 1
    Question 4
    Question 10 .
    Puisque il y a à la fois l’idée que trois énoncés explicites sont adressés aux enfants par des adultes et que le dispositif est conçu par des adultes pour des enfants, et qu’il y a un autre message tout aussi évident pour les enfants - et même ils ont du mal, encore une fois, à croire à ce message - qui est absence de jugements ou de commentaires.
    Donc ce que l’on voit quand on regarde les images c’est à quel (...)
  •   IS04

    Je vais revenir à la Question 19 , "l’idéal que le dispositif ne fasse peur à personne, qu’il se diffuse comme une petite musique de nuit"...
    Je crois que cela est intéressant comme pensée, cela ne veut pas dire que c’est simple à réaliser, cela ne veut même pas dire que cette pensée soit jugée à sa réussite... c’est à dire que de toutes façons il y a des gens à qui cela fera peur, par contre ce qu’il y a d’intéressant c’est que le fait de choquer, le fait de scandaliser ne soient pas compris dans l’ambition (...)
  •   IS05

    Mais en sachant qu’il y a deux aspects à la question, il y a l’aspect, comment vais-je dire, lors du fonctionnement usuel où le régisseur n’intervient pas et puis l’autre partie de la question, l’autre aspect qui semble être celui qui préoccupe plus Hervé qui est la liberté qu’il peut se donner lui, le régisseur parce que de suivre le dispositif et de ne pas intervenir, etc si on peut trouver des individus qui peuvent avoir développé un goût par rapport à cet émerveillement-là et considérer que cela cela (...)
  •   IS06

    Bon, alors, il y a les Question 34
    Question 35 auxquels j’y connais rien mais on verra bien…
    Ce que cela donne la singularité du sonore par rapport au visuel ? Comment interpréter l’association assez générale entre musique et thérapie ? Tout l’aspect culturel non européen etc., tu veux pas le brancher avec l’éthique ou tu veux…
    Moi, je veux bien, oui, d’accord, alors c’est la Question 36 je veux bien la faire - enfin essayer...
    Donc, ce qui peut aussi être lié à la Question 20 c’est à dire les (...)
  •   IS07

    Donc, il y avait une autre question "Est-ce que n’ayez pas peur signifie ne soyez pas effrayés ?"
    Oui, on peut ne pas avoir peur mais être effrayé pas au sens qu’on est paralysé par la frayeur mais effrayé par la proximité que nous raconte le passé entre les bonnes intentions et les catastrophes et donc, faire attention, vivre le présent sur le mode du "faire attention" et pas sur le mode de "on s’était trompé jusqu’ici mais maintenant on est sûr qu’enfin on a la bonne manière de".
    Or ce "maintenant on (...)
  •   IS08

    Mais il y a aussi l’aspect de la transe et de la vision où il y a deux choses : il y a le fait que beaucoup de…, chez les chamans il semble qu’il y ait un lien entre la transe et puis l’acte de vision, la vision, la délocalisation du corps et il y a aussi un autre côté qui est que le rythme qui habite les possédés semble leur conférer une nature visuelle c’est à dire on voit, la personne qui est prise de transe etc. on la voit habitée je veux dire il y a une manifestation visuelle qui déborde les (...)
  •   IS09

    Question 49 Je sais ce qu’on peut appeler masse c’est justement des gens indépendamment de ce qu’un devenir singularisant les a rendus capables de faire.
    Donc en ce qui concerne la musique, moi par exemple, j’appartiens à la culture de masse puisque je n’ai pas eu de devenir singularisant. Par contre, je ne lis pas Comte Sponville qui est un philosophe de masse parce que mon devenir fait que cela ne m’est pas très intéressant du tout, du tout, du tout.
    Donc, moi, je n’ai rien contre la culture de (...)
  •   IS10

    Raconter sans décrire...
    Raconter sans décrire et raconter non pas au sens où on peut raconter ce qu’on veut mais comme la petite fille de Daniel Stern…c’est à dire il n’y a pas de récit objectif.
    La description objective est une description qui est encore plus chargée de jugement que des récits plus subjectifs.
    C’est ce que les historiens ont découvert quand ils se sont dit "mais nom d’une pipe l’histoire qu’on raconte à partir des archives, où justement on décrit uniquement ce que permettent de (...)
  •   IS11

    Mais par rapport à cela juste une question un peu annexe, à ton avis le peu de réussite de Daniel à interroger le dispositif ?
    Je crois que la beauté de ce que fait Stern c’est justement la période de 0 à 2 ans qui est sa période privilégiée, parce que là on a affaire à un mixte descriptible relativement…Au sens où justement on est dans un épisode qui est biologiquement inscrit dans l’espèce humaine - c’est à dire appelé par la biologie, le cerveau humain quelle que ce soit sa constitution a besoin d’un (...)
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